
La bourle est un disque en bois de gaïac ou de quebracho, de nos jours elle est fabriquée en matériau composite : le canevasite, de même densité. Les bourles ont un coté fort (endroit de la bourle où le diamètre est le plus petit) et un coté faible, de 25 à 30 cm de diamètre, de 10 à 15 cm de largeur et d’un poids de 4 à 8Kg. Elles ne se trouvent pas dans le commerce, elles sont tournées par des spécialistes à l’unité pour un prix de revient de 280 € pièce.
La bourle (s’écrit d’ailleurs avec un " r " comme le mot picard " bourler " qui veut dire tomber) ou boule flamande (Il est probable qu'elles ont toutes deux la même origine : celle de " la boule plate " que cite Rabelais), aussi dénommé " bolle ".
Ce jeu se pratique soit avec deux équipes composées de un à six joueurs ou bourleux, le tout avec six bourles par équipe.
L'engagement se joue à pile ou face.
L'emplacement destiné au jeu est un rectangle dont les bords sont relevés, formant ainsi une gouttière de 25 à 27 m de long et de 3 m de large, appelé bourloire. À 50 cm de chaque extrémité, un disque de cuivre de 3 cm de diamètre est enchâssé : c'est l'objectif à atteindre. On l'appelle " l'Étaque ". Cette aire de jeu est terminée aux deux extrémités par une fosse où viennent échouer les bourles lancées vivement. Ce fossé s'appelle le " Tchu " ou " Cul ".
Le joueur possédant les bourles rouges pointe sa première bourle. Il la joue souvent en rives pour avoir plus de chances que sa bourle tombe plutôt que de rester droite.
Rappel !
L'Étaque : Un disque de cuivre de 5 cm enfoncé dans la piste ou une rondelle de cuir incrustée dans le sol. C’est le but à atteindre pour marquer le point.
Un Heilli : Bourle placée volontairement loin de L'Étaque pour gêner l'adversaire.
Le Tchu ou Cul : Fosse de sciure à l'extrémité de la piste ; les bourles qui y tombent sont hors-jeu.
Aller au Tchu : Un joueur maladroit qui place sa bourle hors du jeu en l’envoyant au fossé va au Tchu.
Jouer un cul : Jouer suffisamment fort pour enlever une bourle tout en restant à sa place.
Faire Jo : expression intraduisible. Elle désigne le joueur qui parvient à marquer le point en plaçant sa bourle sur l'Étaque. Et Prend ainsi le point à son adversaire.
Buquer : Le joueur lance (Attention, la bourle se lance et ne se jette pas) la bourle très fort afin de dégager une bourle bien placée faisant obstacle sur le chemin de l'Étaque.
Faire un cul : par opposition à buquer, c’est pousser légèrement la bourle d’un partenaire pour la rapprocher de l'Étaque.
La Reine, Le Roi de la bourle : La meilleure joueuse ou le meilleur joueur de l'année.
RABELAIS - Les jeux de Gargantua
Puis tout lordement grignotant d'un transon de graces, se lavoit les mains de vin frais, s'escuroit les dens avec un pied de porc et devisoit joyeusement avec ses gens ; puis, le verd estendu, l'on desployoit force chartes, force dez et renfort de tabliers. Là jouoyt : (Puis marmottant, tout alourdi, une bribe de prière, il se lavait les mains de vin frais, se curait les dents avec un pied de porc et devisait joyeusement avec ses gens. Ensuite, le tapis vert étendu, on étalait force cartes, force dés, force tablettes et alors il jouait :) au flux, à la prime, à la vole,..., au quilles, au rapeau, à la boulle plate, au vireton, au picquarome, à rouchemerde, à Angenart, à la courte boulle, à la griesche,... Aprés avoir bien joué, sessé, passé, et beluté temps, convenoit boyre quelque peu - c'estoient unzepeguadz pour homme - et soubdain aprèsbancqueter c'estoit, sus un beau banc ou en beau plein lict, s'estendre et dormir deux ou troys heures sans mal penser ny mal dire...
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